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Serrault négatif

Lundi 30 Juillet 2007 15:34

L’acteur Michel Serrault est décédé dimanche soir à l’âge de 79 ans des suites d’une longue maladie, à sa résidence de Honfleur, en Normandie.




Le comédien avait été hospitalisé ces dernières semaines à l’Hôpital américain de Neuilly d’où il était sorti fin juin pour se rendre dans sa résidence secondaire de Honfleur.

En plus d’un demi-siècle d’une impressionnante carrière, il a joué dans quelque 135 longs métrages (sans parler des téléfilms), sous la direction de Clouzot, Chabrol, Mocky, Lautner, Audiard, Blier, Zidi ou Kassovitz.

Cinq fois nominé, il a obtenu trois Césars: en 1979 pour son plus grand succès, «La cage aux folles» (d’Edouard Molinaro), 1982 pour «Garde à vue» (de Claude Miller) et 1996 pour «Nelly et Monsieur Arnaud» (de Claude Sautet).

Cet homme au physique de monsieur-tout-le-monde et au caractère fougueux, cabotin, provocateur, franc et chaleureux répétait que le principal souci dans son métier était de ne pas ennuyer le spectateur.

Peut-être grâce à cette ambition, il a accumulé une impressionnante galerie de portraits, se glissant avec la même aisance dans la peau de personnages ambigus et dramatiques, du Dr Petiot à Zaza, l’homosexuel excentrique de «La cage aux folles», d’Harpagon à Nestor Burma.

Le public n’a longtemps attendu de lui qu’une seule chose: qu’il fasse rire. Mais, comme tous les clowns qu’il prenait d’ailleurs pour modèles, Michel Serrault était dans le fond assez triste. Il se définissait comme «l’âme de Chaplin sur un corps d’apothicaire».

Né le 24 janvier 1928 à Brunoy (aujourd’hui Essonne, ex Seine-et-Oise) dans une famille modeste et chrétienne, il entre à 14 ans au petit séminaire. Hésitant entre devenir curé ou clown, il choisit finalement le monde du spectacle.

Il fréquente dès 1949 la fameuse troupe des «Branquignols» de Robert Dhéry et apparaît pour la première fois au cinéma en 1954 dans «Ah! les belles bacchantes!» de Jean Loubignac. Avec son complice et ami Jean Poiret (mort en 1992), il monte un fameux numéro de cabaret qui fait les beaux soirs de l’Alhambra, de Bobino ou de l’Olympia.

Puis, pendant vingt ans, Michel Serrault accumule les rôles plus qu’il ne les choisit véritablement. Les navets, il les appellait «mes exercices de style». «Mes auditions, poursuivait-il, je les ai passées à l’écran».

Il retrouve Poiret pour «La cage aux folles» (pièce écrite par ce dernier qui fera plus tard l’objet du film) qu’ils jouent plus de 1.500 fois. «Il n’était pas question de se vautrer dans une farce épaisse et vulgaire. Nous avons prouvé que l’ennui au théâtre n’était pas un mal nécessaire», disait Serrault. «Combien tu me manques, Jean. Toi, tu as su tout dissimuler sous le rire. Moi, j’y parviens de moins en moins», a-t-il aussi écrit dans un livre de souvenirs.

Au milieu des années 70, ses personnages s’étoffent et on le voit dans des rôles dramatiques comme dans «Pile ou face» (Enrico), «Garde à vue» (Miller), «L’ibis rouge» (Mocky, un de ses grands potes) où il étrangle des femmes. Il dit que jouer «les tordus» l’amuse.

Au théâtre, on le remarque notamment dans «L’Avare» (1986, dirigé par Roger Planchon) et dans «Knock» (1992, mise en scène de Pierre Mondy). «Si on n’a pas d’intention intérieure, les mots ne veulent rien dire. Je voudrais être un passeur, un messager. Je suis contre les acteurs qui se disent + humbles serviteurs de l’auteur +», disait-il de son métier.

A la télé, entre autres prestations, il campe en 2003 pour TF1 un Gaston Dominici plus vrai que nature.

Ses cheveux devenus tout blancs et sa silhouette davantage arrondie ne l’empêchaient pas d’intéresser de jeunes réalisateurs qui lui ont fait touner «Belphégor» ou «Une hirondelle a fait le printemps».

Avec sa femme Juanita, épousée en 1958, ils ont eu deux filles, l’aînée se tuant en 1977 dans un accident de voiture. N’ayant jamais cessé d’être croyant, il restait fort pudique sur sa vie privée. Il passait beaucoup de temps dans sa propriété du Perche et sa maison de Neuilly-sur-Seine où on pouvait encore récemment le voir, en soirée, promener paisiblement son chien.

Lundi 30 Juillet 2007 15:49

Oui, au revoir et merci M. SERRAULT, un grand acteur et comédien français, très complet, de "La Cage aux Folles" aux "Enfants du Marais".

Émoticône Émoticône
Message modifié 1 fois, dernière modification Lundi 30 Juillet 2007 15:51 par Nivôdjeu

Lundi 30 Juillet 2007 16:10

pas terrible ton jeu de mot dans le titre ...

Paix à lui !
Message modifié 1 fois, dernière modification Lundi 30 Juillet 2007 16:12 par Ogeid10

Lundi 30 Juillet 2007 16:39

Un titre bien lamentable, par rapport au bonhomme...

Lundi 30 Juillet 2007 16:59

Onse calme un peu, c'était juste un clin d'oeil. Merci.

Lundi 30 Juillet 2007 18:32

oui, longue maladie ça veut dire cancer, pas sida (encore qu'avec les trithérapies, ça devient long aussi).
Cela dit ça fait un moment qu'il jouait malade et ça se voyait que physiquement il était assez diminué. Un peu comme Polack (pas le réalisateur) je sais pas si c'est la même maladie mais on sent qu'il va pas encore vivre 10 ans.

Lundi 30 Juillet 2007 18:35

Sans le savoir ou peut-être en le sachant, A.Nonyme, avec son clin-d'oeil en forme d'hommage décalé à Monsieur Michel Serrault, est tout à fait dans le ton de ce que, via ses dernières volontés connues, le grand acteur souhaitait: des obsèques les plus joyeux possibles.

Serrault bougeant encore, je suis sûr qu'il aurait rebondi avec la gourmandise qui le caractérise au bon mot d'A.Nonyme. Content
Toujours d'humeur pour l'humour, sans déc ...

Lundi 30 Juillet 2007 19:02

L'abbé de La Morrandais lui a d'ailleurs fait une petite blague, lors de ses derniers instants, auquel il a répondu par un sourrire! Clin d'oeil
Message modifié 1 fois, dernière modification Lundi 30 Juillet 2007 19:04 par robinos33

Lundi 30 Juillet 2007 19:03

grand monsieur michel serrault Émoticône

Lundi 30 Juillet 2007 19:12

Dans "La Cage aux Folles", la scène de la biscotte, avec, au théâtre, Jean POIRET (également disparu il y a 15 ans) :

Poiret : "Alors, voilà, tu prends une biscotte, du beurre, et tu imagines que tu es GABIN, Jean GABIN tartinant une biscotte..."

Serrault : "Je n' y arriverai jamaiiiiiiis !"

Un grand moment de théâtre... Clin d'oeil
Message modifié 1 fois, dernière modification Lundi 30 Juillet 2007 19:16 par Nivôdjeu

Lundi 30 Juillet 2007 19:38

Moi je l'aime bien ton titre. Accrocheur et radical
- "Vous voulez un whisky? "-"Juste un doigt!" - "Vous voulez pas un whisky d'abord?"

Lundi 30 Juillet 2007 19:56

Citation de xu28 :
Moi je l'aime bien ton titre. Accrocheur et radical

moi aussi, j'y vois aussi un clin d'oeil au tour ....

Lundi 30 Juillet 2007 20:21

Citation de BaRsCo :
Un titre bien lamentable, par rapport au bonhomme...


Pour moi ce titre -dérangeant et un brin provocateur- n'aurait pas déplu
à Michel Serrault, lui qui aimait surprendre et riait volontiers de tout...
Ce titre sonne comme un dernier pied-d'nez... à la vie.
e pericoloso sporgersi

Lundi 30 Juillet 2007 20:40

Ce titre est brillant!
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Lundi 30 Juillet 2007 20:52

Les chaînes ont un peu changé leurs programmes. Actuellement, France 2 diffuse Le Bonheur est dans le pré.

Lundi 30 Juillet 2007 20:54

Citation de Zouzou :
Les chaînes ont un peu changé leurs programmes. Actuellement, France 2 diffuse Le Bonheur est dans le pré.


Excellent choix!
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Lundi 30 Juillet 2007 21:32

Avec Briali et Noiret, c'est une génération bénie qui s'en va tout doucement. Ca commence à en faire, des chefs d'oeuvres dans lesquels on a plus de morts que de vivants. J'avoue que ça ne me plait guère, même si c'est la vie.
Marielle, Piccoli, Galabru, Rochefort, Rich, Belmondo, delon (un poil plus jeune), s'il vous plait ne mourez pas trop vite, avec vous c'est une grande partie de ma jeunesse cinématographique qui disparaitrait...

Lundi 30 Juillet 2007 22:14

Et oui, varisp, mourir un jour, seul dans son coin ou au milieu de nulle part ... c'est la vie! Content
Toujours d'humeur pour l'humour, sans déc ...

Lundi 30 Juillet 2007 23:14

Citation de bible :
Et oui, varisp, mourir un jour, seul dans son coin ou au milieu de nulle part ... c'est la vie! Content


Il y a des vivants qui sont morts depuis longtemps et des morts qui resteront toujours vivant.
Serrault vivra encore longtemps!
Bois: Dotec Ovtcharov All+ CD: DHS H2 2mm - RV: CTT National Pogo ox

Mardi 31 Juillet 2007 11:49

Citation de bible :
Et oui, varisp, mourir un jour, seul dans son coin ou au milieu de nulle part ... c'est la vie! Content

Bible, j'ai une bien mauvaise nouvelle à t'annoncer.

Tu n'as jamais été aussi près de mourir qu'en lisant ces lignes... Désolé. Ce sera vrai à chaque fois que tu les reliras. Pour te consoler sache que c'est la même chose pour moi en les écrivant. Émoticône
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