Vous êtes ici : Accueil > Forums > Machine à café

De quoi l' école cause... - Page 4

Jeudi 01 Février 2007 20:20

Je suis d'accord avec toi surtout pour les collègues en fin de carrière mais pas spécialement pour les plus jeunes.

Oui c'est vrai que l'instit en général se plaint beaucoup et redoute l'inspecteur et ça, ça me fait bondir car il n'a quasiment aucun pouvoir.

D'un autre côté, le métier devient de plus en plus difficile mais pas spécialement à cause des enfants mais plutôt des parents. Il faut souvent se justifier quand on donne une punition, les enfants font ce qu'ils veulent à la maison et ce serait le boulot des instits de les mâter.

Le métier reste passionnant je trouve même si je suis assez désarmé cette année en CM2 de me retrouver face aux 2/3 de la tiers qui ont l'impression de tout redécouvrir (surtout en français) en début d'année alors que finalement (en français surtout) , le CM2 ne reste qu'un CE1 très approfondi.
L'homme est capable du pire comme du meilleur, mais c'est encore dans le pire qu'il est le meilleur.

Jeudi 01 Février 2007 20:25

C'est marant on dirait ma voisine, qui connait le nombre exact de jour entre chaques vacances, et qui fait le decompte tout les jours, c'est du jamais vu, je comprendrais jamais ça, même quand on est élève on ne fait même pas ça !!!!
Meilleur joueur ,Espoir de l'année par les joueurs eux même. Meilleur joueur par les journalistes.

Jeudi 01 Février 2007 20:28

Citation de Greg :
le CM2 ne reste qu'un CE1 très approfondi.

Tu exagères un p'tit peu quand même Émoticône 1 élève de CE1 sur 4 ne déchiffre pas tous les mots. Heu... tout bien réfléchi, c'est la même proportion en CM2 !!! Les instits de CE2 et CM1 ne foutent donc rien ! Émoticône

Dans les ZEP où j'enseigne, les parents ne posent pas vraiment de problèmes, ils sont inexistants à l'école. Cela dit, ils sont également inexistants... à la maison. Mais ça, c'est une autre histoire...

Jeudi 01 Février 2007 20:29

Moi, je l'avoue, je l'ai déjà fait... quand j'étais au service militaire, au siècle dernier. Émoticône

Jeudi 01 Février 2007 20:31

Evidemment que j'exagère un peu. Quand je compare les 2 niveaux il faut comprendre un début de CM2 et une fin de CE1.

Exemple : en CE1, on voit le présent, le passé composé (aussi avec l'auxiliaire être), le pluriel dans le GN...bref, tout ce que la plupart des CM2 ne savent pas encore faire parfaitement.
L'homme est capable du pire comme du meilleur, mais c'est encore dans le pire qu'il est le meilleur.

Jeudi 01 Février 2007 20:32

Citation de maxpower :
quand on est élève on ne fait même pas ça !!!!

Normal, quand on est élève aujourd'hui, l'école c'est la fête, les vacances c'est l'ennui devant un écran quelconque. Émoticône

Jeudi 01 Février 2007 23:04

Moi, je suis en zone sensible sur Nice.
Le niveau des élèves est pitoyable.
Malgré nos injonctions incessantes, les élèves, pour la plupart, n'en foutent pas une ramée.
Pour donner un ordre d'idée, j'ai 3 classes de 5e, soit environ 65 élèves.
Parmi ces élèves, entre 10 et 12 ont véritablement un niveau 5e.
Et parmi ces 10/12 élèves, il y a 2 garçons (sur une bonne trentaine).
C'est déprimant...
Mais on ne va pas aller chez eux pour les mettre au travail.

Vendredi 02 Février 2007 17:59

Citation de Christ79 :
Bon je suis un peu hors sujet concernant la réflexion qui va suivre, je reviens sur cette histoire de temps de travail.

Je veux bien croire que des enseignants fassent 35h par semaine,
je veux bien croire aussi que d'autres en font même plus,
mais ne me faites pas croire que certains en font pas moins non plus !!!
Reste à savoir quelle est la répartition entre ces trois catégories.

Par ailleurs, pour ceux qui les font (les 35h), il faut rapporter cela au nombre de semaines dans l'année. La moyenne tombe à combien dans ce cas là ?
Je ne parle évidemment pas de ceux qui ne les font pas.

Je n'ai rien contre les enseignants et je peux comprendre que ce métier peut être difficile parfois (chaque job à ses particularités, ses contraintes, l'enseignement n'est pas une exception). Le commercial ne connaît pas son salaire de fin de mois au début de celui ci.
Je ne comprend pas qu'à chaque fois que l'on met en avant les quelques avantages de ce métier, on a le droit à une volée de bois vert.


Tout d'abord je réagis chaque fois que je lis ou entends des choses qui attaquent le métier d'enseignant. Non pas forcément par corporatisme (encore que c'est peut-être ce que ce mot veut dire) mais parce que je ressens souvent les attaques comme injustes. On entend toujours parler des avantages mais pas souvent des inconvénients. Les gens en général ne tiennent compte de la spécificité du métier d'enseignant quand ça les arrange. Moi personnellement je ne prétends pas que je fais 35h par semaine (en fait je ne compte pas), ça dépend sans doute des semaines aussi. Je reconnais que ce métier amène un certain confort de vie, disons surtout un certain mode de vie. Mais on oublie souvent que le travail au quotidien est assez prenant : faire ne serait-ce 6h de cours devant des élèves c'est hautement plus mobilisant, plus dense que 6h dans un bureau. Il faut préparer les cours, les controles, corriger les copies. Et tout ça c'est le soir chez soi. On part rarement en week-end en pouvant déconnecter totalement. Un prof de lycée qui a 35 copies de 2h voire 4h à raison d'admettons 10 min par copie (ce n'est pas si simple) ça fait plus de 5h à se faner parfois le dimanche. Ou un prof de physique au collège qui a 10 classes ou plus à plus de 25 élèves. Imaginez : un controle ça fait 250 copies à corriger.

Mon but n'est pas de me plaindre mais de faire un peu prendre conscience à certains certaines réalités. Pour ce qui est du salaire : les profs sont peut-être un métier comme les autres mais alors pourquoi sont-ils parmi les rares dindons à ne rien avoir obtenu lors des 35h ? Beaucoup diront parce qu'ils foutent déjà pas lourd, mais quand même le service des profs a été estimé pour être équivalent aux horaires des autres métiers, donc quand quelqu'un passe de 39h à 35h pourquoi ne pas avoir répercuté ceci pour les profs? Les jours de RTT : zéro.

Et puis on va nous parler des vacances. Sachez que les profs ne sont pas payés pendant toutes les vacances. Ils ont comme tout le monde des congés payés et le reste n'est pas payé. Le salaire est cependant réparti sur 12 mois. Alors ceux qui critiquent n'ont qu'à imaginer que leur boîte les met en chômage technique tous les ans pendant un mois ou deux. Je rajoute aussi que les profs sont obligés de partir au ski pendant les sales périodes bondées des vacances scolaires, et ne peuvent pas s'absenter pour n'importe quoi. (en 2003 j'ai pu aller à Bercy aux CM mais je n'étais pas encore prof. aujourd'hui je ne pourrais pas y aller).

Encore je ne parle pas ici de toute la difficulté de nos jours en rapport avec les parents qui sont des consommateurs et qui chient sur l'école (en partie à cause de toute cette campagne de dénigration sur les profs), qui fait que ce métier n'est pas seulement "parfois difficile" comme tu le dis mais très souvent plus dur que l'idée que tout le monde s'en fait (les profs compris).

Bref je ne t'envoies pas une volée de bois vert mais j'aimerais que tu réfléchisses à tout ça. Et toi quel est ton métier ? Avantages, inconvénients ?

Vendredi 02 Février 2007 18:16

Pour donner un peu d'eau au moulin de Peric, je me risque à faire une comparaison.

Avant d'être enseignant, j'exerçais mon métier d'ingénieur en informatique et je faisais du développement spécifique de logiciels pour les entreprises. Je dirais que la fatigue ressentie après avoir passé 6 heures devant les élèves correspond, pour ma part, à celle ressentie après être resté au moins 10 heures devant mon écran d'ordinateur. Evidemment, si les gamins sont infernaux, c'est encore plus...

Vendredi 02 Février 2007 18:43

Je rejoins tout à fait mes collègues sur la fatigue physique et encore je suis jeune et sportif, j'imagine quand j'aurais 65 ans (car je crois que je ne serai pas à la retraite de sitôt).

Au sujet des horaires, ça m'arrive de faire des semaines de 35 heures mais la plupart du temps ça tourne autour de 40 heures voire plus en période de contrôle. Parlez-en à ma femme car je ne suis pas très facile à vivre quand elle me dit que le WE on doit faire ça et ça et qu'il y a la classe à préparer et les contrôles à corriger.

L'autre avantage ou désavantage de ce boulot c'est qu'on n'est jamais un super enseignant. On a chacun nos points faibles. Tous les ans, je fais des séances où je me dis après : "Là, j'ai été mauvais".

Après, on a aussi des petits plaisirs. Par exemple, cette année, certains de mes CM2 ont eu un jeu d'échecs à Noël et un autre a eu un coffret de 4 DVD de Chaplin. Là, je me dis que j'ai réussi à les ouvrir sur d'autres sujets que Taxi ou la Playstation.
L'homme est capable du pire comme du meilleur, mais c'est encore dans le pire qu'il est le meilleur.

Vendredi 02 Février 2007 19:50

Je pense que le métier d'enseignant, pour qui a une conscience professionnelle, est aussi difficile que tout autre pour qui a une conscience professionnelle.

Je ne pensais pas taper dans une telle fourmillière en ouvrant ce sujet, mais mon propos est de dire que le salut, la réduction du chômage, du mal-vivre des banlieues passent par la formation et en premier lieu par l'école à mon avis.

Ceci doit être réaffirmé, et je parle d'une école UNIVERSELLE, et pas comme j'ai pu entendre, de transformer le ssystème en isolant ceux qui se débrouillent bien des autres.

La sélection se fait quand même, mais pour moi qui suis passé par l'école républicaine, celle-ci a été un formidable "creuset", m'a fait connaître des élèves de toutes conditions sociales, en 6e 5e, puis après d'autres...

ET les profs que j'ai rencontrés sur mon parcours ont pour leur très grande majorité "fait leur boulot".

L' école est un gisement de matière grise, et de bonne utilisation de ce gisement, la société en a besoin, alors préservons cette formidable institution, même si elle a ses travers, et même défenddons cette priorité qu'elle a dans le budget national.

L'excellence scolaire française reste une référence, quoi que certaines anecdotes puissent laisser penser.

Mettons toujours plus de matière grise dans le moteur économique, et plus généralement dans la société, elle n'en vivra que mieux à mon avis Content Émoticône

Vendredi 02 Février 2007 21:27

Citation de Nivôdjeu :
Je pense que le métier d'enseignant, pour qui a une conscience professionnelle, est aussi difficile que tout autre pour qui a une conscience professionnelle.

Pas si simple... Tout dépend du sens du mot difficile.
Sinon pour la suite de ton intervention cela change un peu de voir quelqu'un qui croit encore à l'école !
J'aimerais que tu aies raison quand tu dis que "le salut, la réduction du chômage, du mal-vivre des banlieues passent par la formation et en premier lieu par l'école".
J'ai peur que ce soit plus dur qu'avant hélas. Non pas pour des raisons financières (même si ce n'est pas facile) car le système français permet aux moins favorisés de pouvoir faire des études (gratuité relative), mais plutôt par un phénomène de découragement : autant il y a 50 ans l'école représentait pour les familles de tous horizons une merveilleuse chance de s'en sortir pour quelqu'un d'un peu doué et motivé, autant aujourd'hui les élèves défavorisés se voient renvoyés l'image d'une école qui ne sert à rien. Les "bons" élèves sont très mal vus dans beaucoup de collèges "sensibles", et pourtant je crois que la possibilité de s'en sortir pour un élève qui fait le boulot est réelle. C'est aussi pour ça que j'enrage de voir toutes ces attaques sur les profs, l'école qui affaiblissent encore l'aura de l'éducation nationale.

Vendredi 02 Février 2007 21:42

Citation de Greg :
Parlez-en à ma femme car je ne suis pas très facile à vivre quand elle me dit que le WE on doit faire ça et ça et qu'il y a la classe à préparer et les contrôles à corriger.
Voila un autre inconvénient : pour les profs qui ont (comme moi) la chance d'être en couple avec un(e!) prof, cela est relativement confortable, mais pour ceux qui ont eu la mauvaise idée de choisir un non-prof, les "avantages" perdent beaucoup de leur superbe : les week-ends sont niqués parce que l'enseignant a du boulot alors que l'autre ne pense qu'à décompresser, le non-prof doit prendre ses pauvres 5 semaines de congés pendant les vacances scolaires, sans compter les soirées tendues du genre "tu vas nous lâcher avec tes copies, t'as qu'à mieux t'organiser", "comment ça t'as eu une journée difficile ? tu te fous de moi ? 4h de cours et t'es fatigué(e) ? Pfff la 5°3 t'as qu'à leur gueuler dessus une fois pour toute et puis c'est bon !"

Vendredi 02 Février 2007 22:04

Citation de Peric :
Tout d'abord je réagis chaque fois que je lis ou entends des choses qui attaquent le métier d'enseignant. Non pas forcément par corporatisme (encore que c'est peut-être ce que ce mot veut dire) mais parce que je ressens souvent les attaques comme injustes. On entend toujours parler des avantages mais pas souvent des inconvénients. Les gens en général ne tiennent compte de la spécificité du métier d'enseignant quand ça les arrange. Moi personnellement je ne prétends pas que je fais 35h par semaine (en fait je ne compte pas), ça dépend sans doute des semaines aussi. Je reconnais que ce métier amène un certain confort de vie, disons surtout un certain mode de vie. Mais on oublie souvent que le travail au quotidien est assez prenant : faire ne serait-ce 6h de cours devant des élèves c'est hautement plus mobilisant, plus dense que 6h dans un bureau. Il faut préparer les cours, les controles, corriger les copies. Et tout ça c'est le soir chez soi. On part rarement en week-end en pouvant déconnecter totalement. Un prof de lycée qui a 35 copies de 2h voire 4h à raison d'admettons 10 min par copie (ce n'est pas si simple) ça fait plus de 5h à se faner parfois le dimanche. Ou un prof de physique au collège qui a 10 classes ou plus à plus de 25 élèves. Imaginez : un controle ça fait 250 copies à corriger.

Mon but n'est pas de me plaindre mais de faire un peu prendre conscience à certains certaines réalités. Pour ce qui est du salaire : les profs sont peut-être un métier comme les autres mais alors pourquoi sont-ils parmi les rares dindons à ne rien avoir obtenu lors des 35h ? Beaucoup diront parce qu'ils foutent déjà pas lourd, mais quand même le service des profs a été estimé pour être équivalent aux horaires des autres métiers, donc quand quelqu'un passe de 39h à 35h pourquoi ne pas avoir répercuté ceci pour les profs? Les jours de RTT : zéro.

Et puis on va nous parler des vacances. Sachez que les profs ne sont pas payés pendant toutes les vacances. Ils ont comme tout le monde des congés payés et le reste n'est pas payé. Le salaire est cependant réparti sur 12 mois. Alors ceux qui critiquent n'ont qu'à imaginer que leur boîte les met en chômage technique tous les ans pendant un mois ou deux. Je rajoute aussi que les profs sont obligés de partir au ski pendant les sales périodes bondées des vacances scolaires, et ne peuvent pas s'absenter pour n'importe quoi. (en 2003 j'ai pu aller à Bercy aux CM mais je n'étais pas encore prof. aujourd'hui je ne pourrais pas y aller).

Encore je ne parle pas ici de toute la difficulté de nos jours en rapport avec les parents qui sont des consommateurs et qui chient sur l'école (en partie à cause de toute cette campagne de dénigration sur les profs), qui fait que ce métier n'est pas seulement "parfois difficile" comme tu le dis mais très souvent plus dur que l'idée que tout le monde s'en fait (les profs compris).

Bref je ne t'envoies pas une volée de bois vert mais j'aimerais que tu réfléchisses à tout ça. Et toi quel est ton métier ? Avantages, inconvénients ?


Je te rejoins à 100 % dans tout ce que tu as dit ci-dessus !
Émoticône

Vendredi 02 Février 2007 22:20

Peric,

aucune raison de t'en faire face à une campagne de ... "dénigration" Content: au mieux, ça n'a pas de sens, au pire, ça fait pas sérieux! Clin d'oeil
Toujours d'humeur pour l'humour, sans déc ...

Vendredi 02 Février 2007 22:30

Hum, Bible... Te voilà pris en flagrant délit de dénigrement du corps enseignant !
Logiciel de statistique pour pongiste : http://cla.leroy.perso.sfr.fr/

Vendredi 02 Février 2007 22:41

Nan nan, cher cla.leroy, pas en flagrant délit de dénigrement (comme tu le dis si bien) mais en ... flagrant délire de dénigration (comme l'a écrit trop vite Peric)!Rire Content Rire
Toujours d'humeur pour l'humour, sans déc ...

Vendredi 02 Février 2007 23:59

Vous n'y êtes pas. Il s'agit de la dénigratitude !

Samedi 03 Février 2007 00:03

Oui pardon ! Émoticône
Mais je crois savoir que tu as un penchant bible pour ceux ou celles qui inventent des mots !!

Samedi 03 Février 2007 02:11

En face de moi, dans le bureau où je travaille, le gars avec qui je partage ce bureau est un fils d'immigrés qui ne parlent pas le français, mais il a réussi à se faire une place, à intégrer une grande école française et avoir une bonne situation grâce à l'école, même s'il est passé par une Zone d' Education Sensible.

On ne peut pas faire croire aux jeunes que l'avenir c'est de tous faire carrière chez Mac Do, les personnes qui trouvent le plus facilement du travail sont d'abord les personnes qualifiées, et cela ne va pas s'inverser... Émoticône

Et inversement, les personnes les plus touchées par le chômage sont bien entendu d'abord les "sans diplôme", cela doit aussi être réaffirmé à tous.

Content
1
2
814 messages

Vous êtes ici : Accueil > Forums > Machine à café