De quoi l' école cause... - Page 2

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Vendredi 26 Janvier 2007 20:09

Je corrige les fautes quand les erreurs sont dans la limite du raisonnable.

Je ne corrige presque plus les leçons de 2 de mes spécimens : 1 dont l'écriture est quasi illisible et l'autre qui fait un nombre de fautes de copie assez exceptionnel et qui se fout de tout.
Je ne pense pas que les profs de chaque matière en 6è vérifient les leçons copiées parleurs élèves.

Je pense que le plus important est le travail de la syntaxe et de l'orthographe dans leurs productions d'écrit.

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Vendredi 26 Janvier 2007 20:16

je pense que l'orthographe est l'affaire de tous les profs... de la maternelle à l'école d'ingénieur !
après effectivement on fait ce qu'on peut

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Samedi 27 Janvier 2007 01:53

Je suis BFC (Brigade de Formation Continue) donc je change d'école très souvent. Par exemple, la semaine prochaine, sur 4 jours de classe, je vais faire 5 écoles différentes.

Pour ce qui est de la discipline, les cités d'Aulnay-sous-Bois, de Saint-Denis, de Montreuil, de Montfermeil n'ont sans doute pas grand-chose à voir avec tes cités à toi. Je peux te dire que même un gamin de CP peut rendre le vie invivable à un enseignant homme. Ils sont encore petits mais ici, la racaille n'a pas d'âge. J'ai même vu un gamin de petite section (donc 3 ans) "envoyer" une ATSEM en congé maladie pendant 15 jours tant il était insupportable.

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Samedi 27 Janvier 2007 02:24

Bonjour à tous,

Je trouve vos débats très intéressant et riche d'expériences de terrain. Puis-je m'immiscer dans ses débats?

D'un point de vue extérieur j'ai peur et je crains que la formation actuelle dispensée en IUFM est loin de d'être efficace face aux élèves de maintenant. Et j'irais même plus loin....

Qu'est est la place de la pédagogie dans votre formation?
A part les Staps et les Psycho/socio qui étudient la pédagogie dès leur première année de faculté, que font toutes les autres filières? Ils amassent des connaissances encore et encore et commencent seulement à étudier la manière de les transmettre en première année d'IUFM!

C'est affligeant! Je préfère de loin un enseignant pédagogue, à un agréger incapable de transmettre ses savoirs!

Nombre des mes amis profs, sont partis en Fac par soif de connaissances et par une "pseudo" vocation d'enseigner (pas tous). Ils se retrouvent désormais sur le terrain et déchantent tous les jours. Ils me parlent de leurs difficultés à enseigner, du niveau si bas des élèves........mais non d'un chien c'est bien ça le "coeur" de ce métier. Nous savons bien que c'est un travail difficile, qui demande de nombreuses compétences.......

Et c'est là que je veux en venir. La pédagogie n'est elle pas innée? L'assimilation de savoir est somme toute chose facile pour nombre d'étudiant (avec un peu de travail). Mais transmettre, avoir le sens du contact, la patience sont des choses qui ne s'apprennent pas, non?

Dans ma scolarité, je dirais que 2/3 (de manière OBJECTIVE) des profs rencontrés possédaient les qualités mentionnées ci-dessus. Ca fait tout de même 1 enseignant sur 3 très intelligent mais quasi ZERO en pédagogie!

Alors que font les syndicats d'enseignants pour demander une formation adaptée aux besoins des élèves? Est-ce que la formation continue (tant à la mode aujourd'hui) est pratiquée par les professeurs?

Bon beaucoup de questions, désolé.....

Je m'excuse tout de suite de mes fautes pour les ayatollahs de l'orthographe, et désolé de ma syntaxe si mauvaise......

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Samedi 27 Janvier 2007 02:45

Il faut aussi savoir qu'à un moment donné, si l'élève ne souhaite pas progresser, le prof ne pourra rien faire, aussi passionné et motivé soit-il.

On est actuellement dans la génération disneyland. Les élèves ne pensent qu'à se fringuer et à s'amuser. Et ils se contrefichent de savoir qui était le roi de France en 1750, quelle est la racine carrée de 16 ou qui a écrit "Le grand Meaulnes".
Seuls les intéressent la marque de leurs jeans, leur nombre de points à Warcraft et le dernier disque de tel pseudo-chanteur.

Nous sommes les derniers remparts contre ce phénomène de consumérisme et d'acculturation effréné auquel les parents (souvent magré eux) et les medias (en toute conscience) participent allègrement.

Moi, j'ai envie de résister et de leur montrer que la connaissance leur ouvre des espaces de liberté mais si les élèves deviennent de plus en plus mauvais, je ne me flagellerai pas.

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Samedi 27 Janvier 2007 06:03

Je ne crois pas "qu'enseigner" puisse s'enseigner.

A mon sens les bons profs se sont faits sur le terrain ou avaient déjà en eux des aptitudes pour enseigner.

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Samedi 27 Janvier 2007 08:58

je ne suis pas d'accord, oui l'expérience te rends meilleur mais il y a tant de chose que l'on peut t'apprendre. je prendrai pour exemple toutes les choses que tu peux trouver dans les livres car on a malheureusement personne pour nous les transmettre...
n'es tu pas d'accord avec le fait qu'il y a des choses a eviter face aux eleves ?
n'es tu pas d'accord qu'il y a des attitudes a adopter en fonction de ton public ?
pourquoi est ce que les hommes pollitiques accumulent les heures de "communication" a science po et pourquoi nous on a 4h en trois ans ?

j'en arrive a un probleme de l'ED, le culte du scrupule !!!
en effet, n'ayant pas de formation initiale les scrupules sont la pour nous forcer a nous former seul ! certains n'ont pas de scrupule, et c'est ce qui rime souvent avec motivation.



comme partout et dans tous les metiers, il y a les gens concernés et les autres...
quelle peut etre la proportion dans les entreprises privées ?
garde aussi a l'esprit que dans l'ED tu ne peux pas etre mis dehors, contrairement au privée !!!

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Samedi 27 Janvier 2007 09:04

Je pense un peu comme tsavatanen. Pour moi, le contact avec les élèves est primordial. J'ai la chance quant à moi de capter l'attention des gamins en les faisant très souvent rigoler. Mais cela n'empêche pas que certains gamins, ayant tant et tant de problèmes dans leur vie familiale (parfois, ce n'est même pas imaginable) se foutent royalement des rois de France comme de leur première chaussette. D'ailleurs ont-ils seulement eu une première chaussette ?

Je me souviendrai toujours de la réflexion d'un petit chef de bande, assis au fond de la classe qui, lorsque j'ai annoncé que j'allais leur parler des Gaulois m'a répondu : "On s'en bat les couilles de tes Gaulois tout pourris !" Ce à quoi j'ai répondu qu'il fallait plutôt dire "Nous nous en battons les.... "

Cela est révélateur. Pour certains d'entre eux, l'école n'est qu'une contrainte dont il n'y a aucun bénéfice à tirer, si ce n'est que de se confronter aux adultes, dans la provocation et la défiance, sans prendre le moindre risque. Car, il faut bien le dire, il n'y a pas de sanction efficace que l'on puisse prendre à l'égard d'un élève rebelle. Il nous faut donc trouver "autre chose" pour nous en sortir et ce n'est pas facile du tout. Une chose est sûre, si on n'a pas le contact adéquat avec un tel gamin, c'est le conflit permanent. Et, à ce jeu-là, c'est rarement le gamin qui craque !

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Samedi 27 Janvier 2007 09:43

J'essaie également, comme linvisible, de donner envie aux enfants d'aller à l'école.

Looping06, tu as parfaitement raison et c'est bien triste! Génération Star Ac', Zapette et parents comme les enfants, voire pire!!!

Alors dans ma classe, on fait des sciences sur le terrain, on va ramasser des fleurs, des fossiles, des larves...

On va dans les musées, on fait de la musique avec des instruments...

Ma classe est rédactrice en chef du joural de l'école et tous les élèves écrivent des articles, font des caricatures, des interviews...

Je donne bcp de situations problèmes où celui qui cherche, même s'il n'est pas le meilleur a toutes les chances de réussir. Ils se rendent également qu'en connaissant les tables de X°, parfois c'est plus facile!!!

Tout ça cadré, et si jamais les gamins font le cirque, je sors le Bled...

Après 15 jours de Bled en septembre, ils comprenent finalement qu'il vaut mieux respecter certaines règles et manipuler, sortir de la classe...

Je pense que les élèves sont globalement contents de venir tous les jours dans ma classe, et je ne suis pas spcialement sympa (ni payé pour l'être!)

C'est un peu bizarre, mais j'essaie de les réconciliier avec la culture, les connaissances, la réflexion, l'effort (ça, c'est vraiment un gros mot!!!)...

Je ne pense pas que mes élèves soient plus durs que ceux dont tu parles, Linvisible, mais tous les remplaçants disent que c'est de loin la pire école de Besançon (et le contraire pour les collègues )
On a d'ailleurs eu pas mal de collègues et de remplaçants qui ont craqué et qui sont partis ou jamais revenus!!!! Certains refusent d'ailleurs de venir chez nous. Dommage car notre café est excellent!

Pour la formation, personne n'apprend à l'IUFM à tenir une classe difficile (et le sujet est d'ailleurs soigneusement évité!!).
Seuls les conseillers Péda AIS (enseignement spécialisé) en parlent sans tabous!

Pédagogue, je crois qu'on l'est ou qu'on ne l'est pas...
Soit on aime apprendre et expliquer, que ce soit au voisin, à une grand-mère ou à des enfants, soit on n'aime pas ça!!
Après, ceux qui aiment ça peuvent ensuite réfléchir sur les différentes stratégies à adapter au public dans les IUFM... Mais ceux qui y sont également mais pour d'autres raisons, difficile d'en faire de bons enseignants!! Ils feront de modestes fonctionnaires dont on connait tous les blagues...