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La poésie - Page 5

Vendredi 01 Décembre 2006 18:16

Ayant fait des études littéraires à la fac, la poésie, j'en ai eu une bonne dose... et je trouve qu'elle est encore plus extraordinaire quand elle est lue par un homme!!!

( dans ma promo, il y avait une grande majorité de filles, donc on était toutes attentives quand c'était un mec qui devait faire une intervention sur tel ou tel texte ou auteur )

Jeudi 07 Décembre 2006 00:29

En fait j'imagine que vous êtiez toutes attentives quand un mec faisait quoi que ce soit ! Émoticône

Jeudi 07 Décembre 2006 11:54

Citation de Peric :
En fait j'imagine que vous êtiez toutes attentives quand un mec faisait quoi que ce soit ! Émoticône


Bon, faut pas exagérer... ( ceci dit, ce n'est pas faux... ) Émoticône

Lundi 29 Janvier 2007 08:38

Georges Brassens
Le fossoyeur



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Dieu sait qu'je n'ai pas le fond méchant
Je ne souhait' jamais la mort des gens
Mais si l'on ne mourait plus
J'crèv'rais de faim sur mon talus

J'suis un pauvre fossoyeur

Les vivants croient qu'je n'ai pas d'remords
A gagner mon pain sur l'dos des morts
Mais ça m'tracasse et d'ailleurs
J'les enterre à contrecœur

J'suis un pauvre fossoyeur

Et plus j'lâch' la bride à mon émoi
Et plus les copains s'amus'nt de moi
Y m'dis'nt: " Mon vieux, par moments
T'as un' figur' d'enterr'ment"

J'suis un pauvre fossoyeur

J'ai beau m'dir' que rien n'est éternel
J'peux pas trouver ça tout naturel
Et jamais je ne parviens
A prendr' la mort comme ell' vient

J'suis un pauvre fossoyeur

Ni vu ni connu, brav' mort adieu !
Si du fond d'la terre on voit l'Bon Dieu
Dis-lui l'mal que m'a coûté
La dernière pelletée

J'suis un pauvre fossoyeur

Mardi 30 Janvier 2007 19:52

Re-lisez ce conflit cornélien qui torture le Cid :

Stances du Cid

Percé jusques au fond du coeur
D'une atteinte imprévue aussi bien que mortelle,
Misérable vengeur d'une juste querelle,
Et malheureux objet d'une injuste rigueur,
Je demeure immobile, et mon âme abattue
Cède au coup qui me tue.
Si près de voir mon feu récompensé,
Ô Dieu, l'étrange peine !
En cet affront mon père est l'offensé,
Et l'offenseur le père de Chimène !

Que je sens de rudes combats !
Contre mon propre honneur mon amour s'intéresse :
Il faut venger un père, et perdre une maîtresse.
L'un m'anime le cceur, l'autre retient mon bras.
Réduit au triste choix ou de trahir ma flamme,
Ou de vire en infâme,
Des deux côtés mon mal est infini.
Ô Dieu, l'étrange peine !
Faut-il laisser un affront impuni ?
Faut-il punir le père de Chimène ?

Père, maîtresse, honneur, amour,
Noble et dure contrainte, aimable tyrannie,
Tous mes plaisirs sont morts, ou ma gloire ternie.
L'un me rend malheureux, l'autre indigne du jour.
Cher et cruel espoir d'une âme généreuse,
Mais ensemble amoureuse,
Digne ennemi de mon plus grand bonheur.
Fer qui cause ma peine,
M'es-tu donné pour venger mon honneur ?
M'es-tu donné pour perdre ma Chimène ?

Il vaut mieux courir au trépas.
Je dois à ma maîtresse aussi bien qu'à mon père;
J'attire en me vengeant sa haine et sa colère;
J'attire ses mépris en ne me vengeant pas.
À mon plus doux espoir l'un me rend infidèle,
Et l'autre indigne d'elle.
Mon mal augmente à le vouloir guérir;
Tout redouble ma peine.
Allons, mon âme ;
et puisqu'il faut mourir,
Mourons du moins sans offenser Chimène.

Mourir sans tirer ma raison !
Rechercher un trépas si mortel à ma gloire
Endurer que l'Espagne impute à ma mémoire
D'avoir mal soutenu l'honneur de ma maison !
Respecter un amour dont mon âme égarée
Voit la perte assurée !
N'écoutons plus ce penser suborneur,
Qui ne sert qu'à ma peine.
Allons, mon bras, sauvons du moins l'honneur,
Puisqu'après tout il faut perdre Chimène.

Oui, mon esprit s'était déçu.
Je dois tout à mon père avant qu'à ma maîtresse
Que je meure au combat, ou meure de tristesse,
Je rendrai mon sang pur comme je l'ai reçu.
Je m'accuse déjà de trop de négligence;
Courons à la vengeance;
Et tout honteux d'avoir tant balancé,
Ne soyons plus en peine,
Puisqu'aujourd'hui mon père est l'offensé,
Si l'offenseur est le père de Chimène.

(Le Cid, extrait acte I, scène 6)
Pierre Corneille
Émoticône

Mardi 30 Janvier 2007 23:24

Liberté


Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom

Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom

Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom

Sur chaque bouffée d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom

Sur l'absence sans désirs
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté.

Mercredi 31 Janvier 2007 09:25

Avez-vous, Nivôdjeu et rico28, entendu parler des notes blanches des renseignements généraux?

Je dis ça parce qu'il paraîtrait qu'il y en a qui ont été fichés comme étant subversifs pour bien moins que ça ...

Prudence, donc!
Toujours d'humeur pour l'humour, sans déc ...

Mercredi 31 Janvier 2007 14:24

oui je connais ses notes blanches
je trouves ce texte tellemnt beau, surtout ramener dans son contexte que bien peu m'import l'avis des rg

Jeudi 08 Février 2007 20:21

Et pour arriver à identifier ces RG, Tintin ! Content

Jeudi 08 Février 2007 20:25

Je continue cette anthologie poétique avec Prévert :

Pour faire le portrait d'un oiseau



Peindre d'abord une cage
avec une porte ouverte
peindre ensuite
quelque chose de joli
quelque chose de simple
quelque chose de beau
quelque chose d'utile
pour l'oiseau
placer ensuite la toile contre un arbre
dans un jardin
dans un bois
ou dans une forêt
se cacher derrière l'arbre
sans rien dire
sans bouger...
Parfois l'oiseau arrive vite
mais il peut aussi mettre de longues années
avant de se décider
Ne pas se décourager
attendre
attendre s'il le faut pendant des années
la vitesse ou la lenteur de l'arrivée de l'oiseau
n'ayant aucun rapport
avec la réussite du tableau
Quand l'oiseau arrive
s'il arrive
observer le plus profond silence
attendre que l'oiseau entre dans la cage
et quand il est entré
fermer doucement la porte avec le pinceau
puis
effacer un à un tous les barreaux
en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l'oiseau
Faire ensuite le portrait de l'arbre
en choisissant la plus belle de ses branches
pour l'oiseau
peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
la poussière du soleil
et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été
et puis attendre que l'oiseau se décide à chanter
Si l'oiseau ne chante pas
C'est mauvais signe
signe que le tableau est mauvais
mais s'il chante c'est bon signe
signe que vous pouvez signer
Alors vous arrachez tout doucment
une des plumes de l'oiseau
et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.



Jacques Prevert

Jeudi 08 Février 2007 20:38

Ronsard drague : c'est le Sonnet à Hélène Clin d'oeil

Sonnet à Hélène, Ronsard


Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :
« Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle ! »

Lors, vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de Ronsard ne s'aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.

Je serais sous la terre, et, fantôme sans os,
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ;
Vous serez au foyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.

Jeudi 10 Mai 2007 21:04

Pour Aragon la Femme est "l'Avenir de l' Homme"


Les Yeux d'Elsa


Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai vu tous les soleils y venir se mirer
S'y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire

À l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé
Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
L'été taille la nue au tablier des anges
Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés

Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur
Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit
Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie
Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure

Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée
Sept glaives ont percé le prisme des couleurs
Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs
L'iris troué de noir plus bleu d'être endeuillé

Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche
Par où se reproduit le miracle des Rois
Lorsque le coeur battant ils virent tous les trois
Le manteau de Marie accroché dans la crèche

Une bouche suffit au mois de Mai des mots
Pour toutes les chansons et pour tous les hélas
Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres
Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux

L'enfant accaparé par les belles images
Écarquille les siens moins démesurément
Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens
On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages

Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où
Des insectes défont leurs amours violentes
Je suis pris au filet des étoiles filantes
Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'août

J'ai retiré ce radium de la pechblende
Et j'ai brûlé mes doigts à ce feu défendu
Ô paradis cent fois retrouvé reperdu
Tes yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes

Il advint qu'un beau soir l'univers se brisa
Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent
Moi je voyais briller au-dessus de la mer
Les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa



Louis Aragon
Extrait de "Les Yeux d'Elsa"

Vendredi 11 Mai 2007 01:08

Tu m'as fait découvrir ta passion
Avec une telle émotion
Que j'ai l'impression
De vivre dans une autre dimension
Malgré toute la pression
Que l'on peut porter sur l'éducation
Qui est utilisé comme un pion
Aujourd'hui je te respecte en tant que mère
Et j'en suis fier
Parce que dans mon coeur
Tu apportes de la chaleur
Tu as toujours su, sécher mes larmes
En baissant les armes
Parce que dans ton coeur
Je suis aussi ton bonheur.


Extrait de Moi

Jeudi 06 Septembre 2007 21:28

Jean de la Fontaine, Fables.

Le Loup et l'Agneau
La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
- Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
- Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
- Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
- Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
- Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.

Vendredi 07 Septembre 2007 09:53

De léo Ferré : Saint-Germain-des-Prés (1959)

J'habite à St-Germain-des-Prés
Et chaque soir j'ai rendez-vous
Avec Verlaine
Ce vieux Pierrot n'a pas changé
Et pour courir le guilledou
Près de la Seine
Souvent on est flanqué
D'Apollinaire
Qui s'en vient musarder
Chez nos misères
C'est bête,
On voulait s'amuser,
Mais c'est raté
On était trop fauchés.

Regardez-les tous ces voyous
Tous ces poètes de deux sous
Et leur teint blême
Regardez-les tous ces fauchés
Qui font semblant de ne jamais
Finir la s'maine
Ils sont riches à crever,
D'ailleurs ils crèvent
Tous ces rimeurs fauchés
Font bien des rêves
Quand même,
Ils parlent le latin
Et n'ont plus faim
A Saint-Germain-des-Prés.

Vous qui passez rue de l'abbaye
Rue Saint-benoît, rue Visconti,
Près de la Seine
Regardez l'Monsieur que sourit,
C'est Jean Racine ou Valéry
Peut-êtr' Verlaine
Alors vous comprendrez
Gens de passage
Pourquoi ces grands fauchés
Font du tapage
C'est bête,
Il fallait y penser,
Saluons-les
A Saint-Germain-des-Prés.
e pericoloso sporgersi

Mercredi 12 Septembre 2007 09:31

petit hommage à Guillaume Apollinaire :

MARIZIBILL

dans la haute-rue à Cologne
elle allait et venait le soir
offerte à tous en tout mignonne
puis buvait lasse des trottoirs
très tard dans les brasseries borgnes

Elle se mettait sur la paille
pour un maquereau roux et rose
c'était un juif il sentait l'ail
et l'avait venant de Formose
tirée d'un bordel de Changaï

Je connais des gens de toutes sortes
ils n'égalent pas leurs destins
indécis comme feuilles mortes
leurs yeux sont des feux mal éteints
leurs coeurs bougent comme leurs portes
e pericoloso sporgersi

Mercredi 17 Octobre 2007 13:00

Jean de La Fontaine
LA MORT ET LE BÛCHERON.
Un pauvre bûcheron, tout couvert de ramée,
Sous le faix du fagot aussi bien que des ans,
Gémissant et courbé, marchait à pas pesants,
Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée.
Enfin, n'en pouvant plus d'effort et de douleur,
Il met bas son fagot, il songe à son malheur.
" Quel plaisir a-t-il eu depuis qu'il est au monde ?
En est-il un plus pauvre en la machine ronde ?
Point de pain quelquefois, et jamais de repos. "
Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts,
Le créancier, et la corvée
Lui font d'un malheureux la peinture achevée.
Il appelle la Mort. Elle vient sans tarder,
Lui demande ce qu'il faut faire.
" C'est, dit-il, afin de m'aider
A recharger ce bois ; tu ne tarderas guère "

Le trépas vient tout guérir ;
Mais ne bougeons d'où nous sommes :
Plutôt souffrir que mourir,
C'est la devise des hommes.

Mercredi 17 Octobre 2007 13:25

en voici une que je trouve particulièrement jolie ^^ même si je ne suis pas un adepte de la chose...:

"Le dormeur du val:

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Arthur Rimbaud"

Dimanche 16 Décembre 2007 15:51

Ën hommage à Barbara, dix ans après sa disparition,

Göttingen

Bien sûr, ce n'est pas la Seine,
Ce n'est pas le bois de Vincennes,
Mais c'est bien joli tout de même,
A Göttingen, à Göttingen.

Pas de quais et pas de rengaines
Qui se lamentent et qui se traînent,
Mais l'amour y fleurit quand même,
A Göttingen, à Göttingen.

Ils savent mieux que nous, je pense,
L'histoire de nos rois de France,
Herman, Peter, Helga et Hans,
A Göttingen.

Et que personne ne s'offense,
Mais les contes de notre enfance,
"Il était une fois" commence
A Göttingen.

Bien sûr nous, nous avons la Seine
Et puis notre bois de Vincennes,
Mais Dieu que les roses sont belles
A Göttingen, à Göttingen.

Nous, nous avons nos matins blêmes
Et l'âme grise de Verlaine,
Eux c'est la mélancolie même,
A Göttingen, à Göttingen.

Quand ils ne savent rien nous dire,
Ils restent là à nous sourire
Mais nous les comprenons quand même,
Les enfants blonds de Göttingen.

Et tant pis pour ceux qui s'étonnent
Et que les autres me pardonnent,
Mais les enfants ce sont les mêmes,
A Paris ou à Göttingen.

O faites que jamais ne revienne
Le temps du sang et de la haine
Car il y a des gens que j'aime,
A Göttingen, à Göttingen.

Et lorsque sonnerait l'alarme,
S'il fallait reprendre les armes,
Mon cœur verserait une larme
Pour Göttingen, pour Göttingen.

Mais c'est bien joli tout de même,
A Göttingen, à Göttingen.

Et lorsque sonnerait l'alarme,
S'il fallait reprendre les armes,
Mon cœur verserait une larme
Pour Göttingen, pour Göttingen.


BARBARA

Jeudi 03 Janvier 2008 15:31

De René Guy Cadou : Hélène

Je t'atteindrai Hélène
A travers les prairies
A travers les matins de gel et de lumière
Sous la peau des vergers
Dans la cage de pierre
Où ton épaule fait son nid

Tu es de tous les jours
L'inquiète la dormante.
Sur mes yeux
Tes deux mains sont des barques errantes
A ce front transparent
On reconnaît l'été
Et lorsqu'il me suffit de savoir ton passé
Les herbes les gibiers les fleuves me répondent

Sans t'avoir jamais vue
Je t'appelais déjà
Chaque feuille en tombant
Me rappelait ton pas
La vague qui s'ouvrait
Recréait ton visage
Et tu étais l'auberge
Aux portes des villages.
e pericoloso sporgersi
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