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La poésie - Page 7

Mardi 01 Juin 2010 01:20

Avis aux amateurs d'argot...

Sonnet bigorne


Luysard estampillait six plombes.
Mézigo roulait le trimard,
Et jusqu'au fond du coquemart
Le dardant rifaudait ses lombes.

Lubre, il bonissait aux palombes :
"Vous grublez comme un guichemard"
Puis au sabri : "Birbe camard,
"Comme un ord champignon tu plombes."

Alors aboula du sabri,
Moure au brisant comme un cabri,
Une fignole gosseline,

Et mezig parmi le grenu
Ayant rivanché la frâline,
Dit : "Volants, vous goualez chenu".

Jean Richepin

Dimanche 13 Juin 2010 16:38


Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage


Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Et la mer est amère, et l'amour est amer,
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.

Celui qui craint les eaux qu'il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer,
Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.

La mère de l'amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau,
Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.

Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.

Pierre de MARBEUF (1596-164)

Lundi 14 Juin 2010 12:59

Celui là est vraiment d'actualité , la poésie intemporelle !!!!


Le roi boiteux


Un roi d'Espagne, ou bien de France,
Avait un cor, un cor au pied;
C'était au pied gauche, je pense;
Il boitait à faire pitié.

Les courtisans, espèce adroite,
S'appliquèrent à l'imiter,
Et qui de gauche, qui de droite,
Ils apprirent tous à boiter.

On vit bientôt le bénéfice
Que cette mode rapportait;
Et, de l'antichambre à l'office,
Tout le monde boitait, boitait.

Un jour, un seigneur de province,
Oubliant son nouveau métier,
Vint à passer devant le prince,
Ferme et droit comme un peuplier.

Tout le monde se mit à rire,
Excepté le roi qui, tout bas,
Murmura :"Monsieur, qu'est-ce à dire?
Je crois que vous ne boitez pas"

"Sire, quelle erreur est la vôtre !
Je suis criblé de cors; voyez :
Si je marche plus droit qu'un autre,
C'est que je boite des deux pieds."


Gustave Nadaud

Jeudi 24 Juillet 2014 12:15

Lamartine, le Lac

Ô temps, suspends ton vol ! Et vous, heures propices,
Suspendez votre cours !
Laissez nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

...
Message modifié 1 fois, dernière modification Jeudi 24 Juillet 2014 12:17 par jpg3
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Jeudi 24 Juillet 2014 15:03

Don Diègue :

"... Je te donne à combattre un guerrier redoutable.
Je l'ai vu, tout couvert de sang et de poussière
Porter partout l'effroi dans une armée entière.
Enfin plus que brave soldat, plus que grand capitaine,
C'est ..."

Rodrigue :
"De grâce, achevez !"

Don Diègue :
"Le père de Chimène..."

Le Cid, Corneille

On ne plaisantait pas avec l'honneur à la Cour d' Espagne, un affront se lavait sur le pré... les deux premiers actes du Cid ne comptent quasiment que des morceaux d'anthologie : c'est du très lourd.


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Jeudi 24 Juillet 2014 22:25



Bright star, would I were steadfast as thou art —
Not in lone splendour hung aloft the night
And watching, with eternal lids apart,
Like Nature's patient, sleepless Eremite,
The moving waters at their priestlike task
Of pure ablution round earth's human shores,
Or gazing on the new soft-fallen mask
Of snow upon the mountains and the moors —
No — yet still stedfast, still unchangeable,
Pillow'd upon my fair love's ripening breast,
To feel for ever its soft swell and fall,
Awake for ever in a sweet unrest,
Still, still to hear her tender-taken breath,
And so live ever — or else swoon to death.

Mardi 29 Juillet 2014 19:35

Viens Jef, viens :

Il me reste 3 sous, on va aller se les boire
Chez la mère Françoise...
Il me reste 3 sous, pis si c'est pas assez,
Ben y me restera l"ardoise.

Pis on ira manger des moules et pis des frites
Des frites et pis des moules
Et du vin de Moselle...

Pis si t'es encore triste
On ira voir les filles
Chez la Madame Andrée
Paraît qu'y en a de nouvelles...


Jacques Brel : "Jef"
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Jeudi 31 Juillet 2014 15:33

Toi
Toi si tu étais le Bon Dieu
Tu ferais valser les vieux
Aux étoiles
Toi
Toi si tu étais le Bon Dieu
Tu allumerais des bals
Pour les gueux

Toi
Toi si tu étais le Bon Dieu
Tu ne serais pas économe
De ciel bleu
Mais
Tu n'es pas le Bon Dieu
Toi tu es beaucoup mieux
Tu es un homme

Tu es un homme
Tu es un homme.

Jacques BREL, 1977 : "Le Bon Dieu"
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Mardi 02 Septembre 2014 16:36

Couvrez-moi de fleurs s’il le faut
Laissez venir l’homme à la faux
Et si me coudre les paupières
Au moins ne me riez derrière
Moi

Laissez me parler à l’oreille
Et faire miel de moi l’abeille
Et dans mon ombre, laissez vivre
Quand bien même le bateau ivre
Sombre

Croyez-moi, dans ce monde-ci
Jamais on ne m’a dit merci
Où que ce fut, ont que ce soit
Qui que ce fut, où que ce soit
S’en fut

C’est pour ma chair fragile et morte
Que je prie de vous de la sorte
Qu’on ne m’ait pas en terre admis
Sans que l’on y descende aussi

Que reste ici de mon passé
Dans ce caveau frais repassé
L’habit de noce et le carton
De ma langue et de mon menton
L’os

L’ongle a peine de désigner
Faisant main comme l’araignée
Les yeux se taisent et la cornée
Dessous l’arcade cimentée
Pèse

Couronnez-moi de fleurs mauves
Si voyez que ma vie se sauve
Et des ténèbres ayez raison
Lirez lumières de l’oraison
Funèbre

Prenez soin de moi si pouvez
Faites de vos bouches un ave,
Que Dieu le dépose ou l’apporte
S’il fut seul au pied de ma porte
Close

Couvrez moi de fleurs s’il le faut
Laissez venir l’homme à la faux

Couvrez moi de fleurs s’il le faut
Couvrez moi de fleurs s’il le faut

G.M

Lundi 08 Septembre 2014 18:20

Je t’attendais depuis toujours,
Croyant trouver en chaque femme
Cette promesse d’une flamme…
Et c’en n’étaient que des contours.

Ô j’ai connu quelques amours,
Mais dans un recoin de mon âme,
Je t’attendais.

Nos destins ont croisé leur cours,
Comme unis par une oriflamme !
Si désormais mon cœur se pâme,
C’est que depuis mes premiers jours,
Je t’attendais…

Un rondeau que j'ai composé il y a quelques années déjà...
"La bêtise humaine est la seule chose qui donne une idée de l'infini", Ernest RENAN (Dialogues et fragments philosophiques).

Mardi 23 Septembre 2014 12:34

Bien sympa ce rondeau , Bravo !!!

Mercredi 24 Septembre 2014 18:49

Citation de Erlich :
Bien sympa ce rondeau , Bravo !!!

Merci Erlich !

PS : moi j'aimais bien ton avatar précédent, il me faisait marrer !
Comme quoi, les goûts et les couleurs...
"La bêtise humaine est la seule chose qui donne une idée de l'infini", Ernest RENAN (Dialogues et fragments philosophiques).
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