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Votre patron va pouvoir modifier votre contrat de travail

Lundi 16 Juin 2014 14:01

La Cour de cassation considère désormais qu'un salarié ne peut plus refuser toute modification de son contrat voulue par l'employeur. Y compris une baisse de salaire, si elle reste mineure.

Un salarié ne peut plus refuser toute modification de son contrat de travail décidée par son patron, a jugé la Cour de cassation dans un arrêt du 12 juin 2014.

Un salarié ne peut plus refuser toute modification de son contrat de travail décidée unilatéralement par son patron. La Cour de cassation a modifié son point de vue dans un arrêt du 12 juin 2014. Alors qu'elle l'excluait formellement depuis de nombreuses années, elle juge désormais qu'un employé peut se voir imposer une modification de son contrat, à condition qu'elle n'empêche pas, objectivement, sa poursuite, et donc qu'elle soit mineure.

Pour comprendre les règles qui prévalaient jusque là, lire aussi: L'employeur peut-il baisser les salaires en temps de crire?

Il s'agit, de la part du juge, de l'introduction d'une certaine souplesse dans les relations employeur-employé, qui était absolument exclue jusqu'à présent. La Cour jugeait invariablement que ce qui avait fait l'objet d'un contrat signé ne pouvait en aucun cas être modifié par une partie sans l'accord de l'autre. Elle admettait seulement que la modification refusée, si elle était nécessaire, puisse justifier un licenciement, mais avec indemnités.

Cette modification mineure, que le salarié doit désormais accepter, peut même porter sur des éléments essentiels, comme le montant de la rémunération. Ce que les juges considéraient jusque-là comme absolument intangible, sauf accord des deux parties pour la modifier. La Cour de cassation n'admettait même pas que le mode ou le montant de la rémunération prévus au contrat soient modifiés dans un sens favorable au salarié, sans l'accord exprès de celui-ci.
Le salarié ne peut plus s'estimer licencié

Si le changement n'est pas un obstacle à la poursuite des relations de travail dans des conditions normales, le salarié ne peut plus s'estimer licencié, ni demander aux prud'hommes de constater la résiliation de son contrat aux torts de son entreprise. Ceci lui donnait droit à des indemnités de licenciement et dommages-intérêts pour licenciement abusif.

"Il ne peut plus sauter sur l'occasion pour quitter l'entreprise avec indemnités", résume un magistrat. La Cour de cassation vient en l'espèce d'admettre qu'un patron impose à son salarié une baisse de son taux de rémunération, parce que cette baisse "représentait une faible partie de la rémunération".

Et tout cela en pleine coupe du monde... elle est pas belle la politique ?

Lundi 16 Juin 2014 15:46

Encore un juge rouge j'imagine, salaud de socialiste... Hein comment ça c'est une mesure dont rêvait le patronat? On m'aurait menti les juges ne seraient donc pas tous crypto-communistes et le gouvernement Valls n'est pas l'ami des travailleurs?

Lundi 16 Juin 2014 16:42

Dans la même tendance que le traité transatlantique bientôt mis en place en Europe. Tout ça fait peur, des salariés toujours plus exposés face aux employeurs et des entreprises qui vont en profiter pour faire davantage de profits.
"L'adversité cède toujours devant la persévérance" Lyoto Machida

Lundi 16 Juin 2014 16:52

Tony, peux-tu nous donner un lien ?
Hardbat France, pour le développement du hardbat en France http://www.hardbat-france.fr

Lundi 16 Juin 2014 20:27

Citation de orleat63 :
Dans la même tendance que le traité transatlantique bientôt mis en place en Europe. Tout ça fait peur, des salariés toujours plus exposés face aux employeurs et des entreprises qui vont en profiter pour faire davantage de profits.

Ou en profiter pour ne pas couler et par la même sauver des salariés... Donc oui c'est la porte ouverte aux abus mais ça pourrait être nécessaire.

Mardi 17 Juin 2014 10:04

Citation de safari :
Citation de orleat63 :
Dans la même tendance que le traité transatlantique bientôt mis en place en Europe. Tout ça fait peur, des salariés toujours plus exposés face aux employeurs et des entreprises qui vont en profiter pour faire davantage de profits.

Ou en profiter pour ne pas couler et par la même sauver des salariés... Donc oui c'est la porte ouverte aux abus mais ça pourrait être nécessaire.


On pourrait aussi même supprimer le principe de contrat de travail afin de pouvoir sauver encore plus de salariés tu ne crois pas?

Mardi 17 Juin 2014 11:25

Je pense simplement qu'un patron en difficulté peut proposer une baisse de salaire à la place d'un licenciement, à condition que les salaires remontent dès que l'entreprise s'en sorte.

C'est la crise après tout...

Mardi 17 Juin 2014 12:24

La crise? Pour qui?

Mardi 17 Juin 2014 15:53

Pour tout le monde (sauf les riches)...

Mercredi 18 Juin 2014 00:19

"un salarié ne peut plus refuser toute modification de son contrat voulue par l'employeur", c'est à nuancé. Pour ceux que ça intéresse, des détails juridiques intéressant sont là: http://www.wk-rh.fr/actualites/detail/76145/du-nouveau-sur-la-prise-d-acte.html

Tout ça n'a strictement rien à voir avec de la politique, puisque c'est une jurisprudence de la cour de cassation et pas une nouvelle loi. La politique fait les lois, la justice la jurisprudence.

Si j'ai bien compris, actuellement pour qu'un salarié puisse demander la résiliation de son contrat, la loi stipule seulement que les manquements de l'employeur doivent être "suffisamment graves", ce qui est une notion vague en droit, donc interprétée différemment selon les cours de justice.

La cours de cassation a précisé cette notion, en déclarant qu'un manquement suffisamment grave est un manquement qui empêche la poursuite du contrat. Cela sous entend par exemple que l'employé ne peut pas attendre 5 ans avant de se plaindre qu'on a modifié son contrat. Au final, la décision appartient toujours au juge de décider si la modification d'un contrat à empêché la poursuite de celui-ci et donc doit donner lieu à résiliation. Cela n'empêche par ailleurs pas que l'acte de modifier le contrat soit considérer comme un manquement de l'employeur, mais pas nécessairement donnant lieu automatiquement à résiliation.

Bref de ce que je comprends il me semble qu'on a surtout ici essayé de préciser le droit pour le rendre plus facilement applicable de manière identique partout.

Mercredi 18 Juin 2014 12:32

Citation de safari :
Je pense simplement qu'un patron en difficulté peut proposer une baisse de salaire à la place d'un licenciement, à condition que les salaires remontent dès que l'entreprise s'en sorte.

C'est la crise après tout...


Pas faux ...
Faut supprimer certaines rigidités qui nous empêchent d'avancer c'est sur ! Maintenant, gare aux abus ...
... and pastis for all !

Mercredi 18 Juin 2014 12:51

Citation de PeaceMaker :
Citation de safari :
Je pense simplement qu'un patron en difficulté peut proposer une baisse de salaire à la place d'un licenciement, à condition que les salaires remontent dès que l'entreprise s'en sorte.

C'est la crise après tout...


Pas faux ...
Faut supprimer certaines rigidités qui nous empêchent d'avancer c'est sur ! Maintenant, gare aux abus ...


On pourrait aussi même supprimer le principe de contrat de travail afin de pouvoir sauver encore plus de salariés tu ne crois pas? [bis]

Mercredi 18 Juin 2014 13:30

Citation de orleat63 :
Dans la même tendance que le traité transatlantique bientôt mis en place en Europe. Tout ça fait peur, des salariés toujours plus exposés face aux employeurs et des entreprises qui vont en profiter pour faire davantage de profits.


La mise en place du traité transatlantique doit effectivement être soigneusement '' suivie pour que cela n'aboutisse pas à des conditions de travail plus défavorables.
Je n'y connais pas grand chose , mais j'ai cependant entendu des avis plus optimistes lors d' une émission '' c' est dans l'air ''

Le raisonnement était le suivant : il faudra l'accord des 28 membres européens pour que l' accord transatlantique soit opérationnel . Compte tenu de cela il serait davantage probable que ce qui touche les travailleurs soit harmonisé vers le haut, et cela dans le cadre d' un marché énorme comptant 800.000 de personnes .

Si cela évolue dans ce sens, ces '' règles transatlantiques '' pourront , plus facilement que nos règles nationales actuelles , être évoquées comme règles de références minimales pour le commerce avec des pays tels que la Chine, l' Inde etc ....
Coonclusion: c'est à suivre et non pas à rejeter d'emblée ????
Message modifié 1 fois, dernière modification Mercredi 18 Juin 2014 13:32 par poky

Mercredi 18 Juin 2014 13:38

Citation de safari :
Je pense simplement qu'un patron en difficulté peut proposer une baisse de salaire à la place d'un licenciement, à condition que les salaires remontent dès que l'entreprise s'en sorte.

C'est la crise après tout...


ben justement ... le patron peut proposer, on est d'accord ... et le salarié dit oui ou non, c'est le principe même d'un contrat, un accord entre deux parties

mais là, l'employeur peut imposer, ce qui nie la notion même de contrat signé entre deux parties ... l'employeur signe et doit normalement s'engager ... là il signe mais sans s'engager complètement ... contrairement au salarié qui lui ne peut en aucun cas décider d'un changement, même mineur ...

et ça n'est pas une question de couleur politique, c'est juste l'équité qui est remise en cause

et la crise a bon dos pour faire passer la pilule ...
il vaut mieux allumer une seule et minuscule chandelle que de maudire l'obscurité

Mercredi 18 Juin 2014 15:04

Citation de poky :
Citation de orleat63 :
Dans la même tendance que le traité transatlantique bientôt mis en place en Europe. Tout ça fait peur, des salariés toujours plus exposés face aux employeurs et des entreprises qui vont en profiter pour faire davantage de profits.


La mise en place du traité transatlantique doit effectivement être soigneusement '' suivie pour que cela n'aboutisse pas à des conditions de travail plus défavorables.
Je n'y connais pas grand chose , mais j'ai cependant entendu des avis plus optimistes lors d' une émission '' c' est dans l'air ''

Le raisonnement était le suivant : il faudra l'accord des 28 membres européens pour que l' accord transatlantique soit opérationnel . Compte tenu de cela il serait davantage probable que ce qui touche les travailleurs soit harmonisé vers le haut, et cela dans le cadre d' un marché énorme comptant 800.000 de personnes .

Si cela évolue dans ce sens, ces '' règles transatlantiques '' pourront , plus facilement que nos règles nationales actuelles , être évoquées comme règles de références minimales pour le commerce avec des pays tels que la Chine, l' Inde etc ....
Coonclusion: c'est à suivre et non pas à rejeter d'emblée ????


Ah ben alors là si '' c' est dans l'air '' dit que ce n'est pas si mauvais je m'incline. Remarque m'en fiche perso je risque pas de manger de poulet à l'eau de javel ; mais bon ça m'embête un peu quand même pour les futurs projets d'extraction de gaz de schiste que l'on pourra encore moins contester et qui vont rendre mon eau du robinet impropre à la consommation...

Mercredi 18 Juin 2014 15:25

Citation de superU :
ben justement ... le patron peut proposer, on est d'accord ... et le salarié dit oui ou non, c'est le principe même d'un contrat, un accord entre deux parties

mais là, l'employeur peut imposer, ce qui nie la notion même de contrat signé entre deux parties ... l'employeur signe et doit normalement s'engager ... là il signe mais sans s'engager complètement ... contrairement au salarié qui lui ne peut en aucun cas décider d'un changement, même mineur ...

et ça n'est pas une question de couleur politique, c'est juste l'équité qui est remise en cause

et la crise a bon dos pour faire passer la pilule ...

N'importe quoi. La modification unilatérale du contrat de travail n'a jamais été et n'est toujours pas autorisée. Simplement, la cours de cassation a caractérisé de manière plus précise ce qui est un "manquement grave" et peut donc conduire à une re-qualification en licenciement sans cause réelle et sérieuse, et ce qui ne l'ai pas. Ca n'empêche pas les recours aux prud'hommes en cas de modification abusive par l'employeur.

C'est exactement la même chose que quand l'employé commet des manquements à son contrat de travail (absence ou que sais-je): certains manquements constituent des motifs suffisant de licenciement pour faute grave, d'autres non.

Enfin, je le répète, ça n'a strictement rien à voir avec de la politique, la crise, la coupe du monde, les reptiliens ou le lobby franc-maçon. C'est une décision de justice qui vise à clarifier l'application d'une loi qui, elle, n'a pas changé.
Message modifié 1 fois, dernière modification Mercredi 18 Juin 2014 15:27 par guiguiB

Jeudi 19 Juin 2014 13:12

Citation de Freedomofspeech :
Citation de PeaceMaker :
Citation de safari :
Je pense simplement qu'un patron en difficulté peut proposer une baisse de salaire à la place d'un licenciement, à condition que les salaires remontent dès que l'entreprise s'en sorte.

C'est la crise après tout...


Pas faux ...
Faut supprimer certaines rigidités qui nous empêchent d'avancer c'est sur ! Maintenant, gare aux abus ...


On pourrait aussi même supprimer le principe de contrat de travail afin de pouvoir sauver encore plus de salariés tu ne crois pas? [bis]


En effet.
Je propose donc de fonctionner différemment, en nous inspirant de certaines tribus africaines, où les hommes se rendent des services mutuels en échange de nourriture. Et ce de manière tacite, pour une libéralisation totale des échanges.
... and pastis for all !

Jeudi 19 Juin 2014 15:01

Ben oui hein c'est sûr qu'il n'y a que deux possibilités, le néolibéralisme ou le tribalisme...

Vendredi 20 Juin 2014 12:50

La France est un pays sclérosé, et notamment dans le droit du travail... je suis pour plus de souplesse, et ce des deux côtés.
Bien sûr il y aura des abus, mais le principe même du CDI est une aberration ! tu es patron, tu embauche quelqu'un pour un certain temps (cdd), cette personne te convient... alors tu signe un cdi... et ce "merveilleux" employé se transforme en grosse faignasse (syndiquée ou pas )... moi je ne dis qu'une chose --> dehors !
pour ce qui est du salaire, c'est pareil, si le salarié ne fout plus rien il est normale que son salaire baisse... en cas de crise ou de manque de contrat, pourquoi ne pas mettre une loi en place permettant aux entreprises de baisser un peu les salaires si ça leur permet de passer cette mauvaise passe (il l'on fait en Allemagne), puis ensuite, les remettre à niveau (voir redonner le manque subit pendant cette période) quand ça va mieux... c'est mieux que fermer et foutre tout le monde dans la mouise !

on est un des dernier pays ou le droit du travail est aussi complexe et en faveur des salariés (comme pour les locations immobilières), il faut que ça change ou on va tout droit à la catastrophe.... moi je dis que le juge a eut les c..... de prendre cette mesure qui aurait dû être prise il y a bien longtemps !

quand j'entends parler du "patronat", ça me fait doucement rire ! vous amalgamez les patrons du cac40 avec les petits patrons et les artisans qui risquent tout dans leur entreprise (leur maison, leur capital.... leur vie !).
ouvrez votre boîte, travaillez 70h/semaine, discutez avec les banquiers, trouvez des clients, ne prenez jamais de vacances, rédigez les chèques à l'urssaf et autres, ne vous versez pas de salaire....etc... quand vous aurez fait tout ça vous pourrez vous permettre de la ramener !

cette vision gauchiste de base me donne envie de vomir.

Vendredi 20 Juin 2014 13:11

Citation de zhor :
ouvrez votre boîte, travaillez 70h/semaine, discutez avec les banquiers, trouvez des clients, ne prenez jamais de vacances, rédigez les chèques à l'urssaf et autres, ne vous versez pas de salaire....etc... quand vous aurez fait tout ça vous pourrez vous permettre de la ramener !cette vision gauchiste de base me donne envie de vomir.


Bon, je ne vais pas la ramener puisqu'il m'arrive de prendre mes vacances, n'ai jamais rédigé de chèque à l'Urssaf et ne verse aucun salaire... Mais je n'en pense pas moins quant à ta vision "Germinalienne" des conditions de vie d'un chef d'entreprise exploité... Émoticône
e pericoloso sporgersi
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